mercredi 13 octobre 2010

Le jeu des 7 familles

On y a tous joué au moins une fois: le jeu des 7 familles, c'est en quelque sorte une institution pour les joueurs de 7 à 77 ans. Accessible au plus grand nombre grâce à la simplicité de ses règles, ce jeu de carte a pour but de réunir les générations d'une même famille autour d'un domaine qui les rassemble.

Eh bien, figurez-vous que depuis que je travaille à la pompe à Essence CALTEX WILLIAMS, j'y joue tous les jours! Pas que je glande au boulot (loin de là!), c'est plutôt que depuis mon comptoir et ma caisse enregistreuse, j'en vois défiler des sacrés spécimens.



Distribition des cartes, début de la partie! Dans la famille CALTEX, je demande...

-les truckers: fidèles au poste, ils viennent tous les jours de semaine pour faire le plein d'essence de leurs énormes camions. Ils en profitent généralement pour se ravitailler en bouteilles d'eau et boissons énergisantes (la route, ça use!) et pour faire un brin de causette. Ce sont mes nouveaux potes quoi! Il y a Brian, qui commande inlassablement son sandwich chicken-ham-cheese et son café 2 sucres. Il y a aussi un québécois d'origine indienne et qui parle 7 langues (je lui fais des blagues en français), une femme (Michelle) qui a pris la résolution d'apprendre 1 mot de français par jour avec Flo et moi.Autant vous dire que si quelqu'un me cherche misère en Australie,je ramène la communauté de truckies et gare à ses fesses!

-les habitués: le mot parle de lui-même. Ce sont ceux que l'on voit TOUS LES JOURS, mais vraiment TOUS LES JOURS (ou plutôt la nuit, vu qu'on bosse de 22h à 6h) et qui semblent se nourrir exclusivement au rayon traiteur de Caltex. Envie de frites à 3h30 du matin? Les voilà qui débarquent en pyjama à la station! Pas envie de cuisiner? Un burger + un magnum + un Redbull feront l'affaire! Il a fait au moins 10 fois le tour du menu mais c'est pas grave, l'habitué aime manger tout le temps la même chose.

- les obèses: alors eux, RESPECT.
Exemple d'un ticket de caisse ordinaire pour un ogre mangeur australien:
2 cuisses de poulet roties, 1 saucisse de boeuf, 1 paquet de frites, 1 mars, 1 magnum,1, 2 ou 3 bonbons et un pack de redbull. Pour 1 personne... Oui, oui.

-les mecs/meufs bourré(e)s: on les croise plus souvent en fin de semaine, entre minuit et 3h du mat'. Rarement agressifs, parfois drôles, souvent pénibles, ils commandent, annulent, recommandent, re-annulent des plats compliqués pour finalement opter pour un paquet de frites et un cheeseburger. Les plus résistants me redemandent même parfois de l'alcool. Haaaa les gens bourrés, ça m'en rappelle des couvenirs...Ah, j'allais oublier! Aujourd'hui, une jeune femme aux formes très (trop) généreuses et relativement ivre, m'a demandé de lui dire (je cite) qu'elle était BONNE. Et cela, devant son copain. Impossible de rater une occasion pareille! Je me suis exécuté. Très drôle. Lui, n'avait pas l'air jaloux apparemment.

- les aborigènes
Pas grand chose à dire si ce n'est que j'ai davantage recours au langage des signes qu'à l'anglais pour les comprendre. Accent incompréhensible même pour les australiens, on dirait qu'ils vomissent leurs mots entre leurs poils de barbes. Détail important: ils marchent pieds nus et salissent le magasin (j'adore, j'adore...) en rentrant des toilettes de la station.

- les chinois
Ici, dans la campagne profonde australienne, on n'aime pas trop les étranger. Mais il y en a une sorte parmi les autres qu'on déteste, ce sont les chinois. "Les chinois? Ils ne viennent que pour utiliser les toilettes gratuites et acheter les articles les moins chers ou en promo" m'explique une collègue. En même temps, ils ne font pas de riz à Caltex alors...   ;)

- la poule!
Ma famille préférée: les volailles! Depuis mon comptoir, j'en vois défiler des bêtes à plumes! Perroquets, pies, oiseaux tropicaux dont j'ignorais l'existence...Mais parmi eux il y a ma régulière, une espèce d'oiseau volant, croisement entre une poule et une pintade. Un air délicieusement stupide et une démarche alambiquée, elle mange tout ce qui traine par terre et me fait beaucoup rire.

Bon ben la partie se termine, toutes les familles sont réunies...HA NON, il manque moi!
Depuis 2 semaines, je fais partie intégrante du paysage de Williams. Il faut dire que j'occupe un poste au sommet de la hiérarchie CALTEX: caissier de station service.

(Xavier)

dimanche 10 octobre 2010

Cuisine quand tu nous tiens…

 Je me vois encore à l’agence aussijob de Perth, lorsque Anissa, notre conseillère, me demande si je sais cuisiner.
Bon il faut dire qu’on n’avait pas trop le choix si on ne voulait pas se retrouver avec deux jobs différents dans deux villes différentes. Je dis donc que je me débrouille un peu en cuisine. Elle prend note…

Une fois arrivée à Williams, je comprends vite que notre chère Anissa nous a très bien vendu à la boss du roadhouse – et même un peu trop.
Elle pense que la cuisine de fast food n’a plus de secret pour moi. Alors que je n’ai jamais bossé dans une cuisine de ma vie. Bref passons.
Je me retrouve donc kitchenhand dans cette roadhouse à faire des burgers à tout va et préparer une spécialité locale : les sausage rolls (des feuilletés fourrés à la viande).


Et sur les coups de 3 heures du matin, quand vous pensez enfin être tranquille, il y a toujours un client qui a le malheur de commander un fish&chips ! Et c’est à ce moment précis que la phrase fétiche de notre si distinguée boss me revient alors en tête : « I’m gonna fucking kill you ! ».

Ah oui parce qu’ici plus anglo-saxons tu meurs ! Je m’explique. Pas de repos pour le cholestérol, même au petit-déjeuner. En fait, il est plutôt gras et très branché protéines. Toasts jambon fromage ou avec une tomate (pour faire genre), saucisses transpirant la graisse et LA spécialité du coin le baccon&egg à la sauce barbecue agrémenté d’une redbull grand format. Bah si dès 6 heures du matin, histoire de bien commencer sa journée !


Autant vous dire qu’on a atterri au pays de la malbouffe par excellence !

(Florent)

Toi, toît, mon toît



"Toi toît mon toît, toi toît mon tout mon moi... Des papillons en l'air! Et des fourmis par TeRRe..."
Petite intro musicale tout en douceur pour aborder une question que vous nous posez souvent: "vous vivez où?". Bon, j'avoue que je n'ai pas pu résister à l'envie de vous faire fredonner cette chanson. Pas que sa mélodie ni que ses paroles m'enchantent particulièrement. C'est plutôt l'obsession qu'elle provoque sur ses victimes qui m'intéresse. Je parie tout ma collection de figurines Dragonball Z qu'au moins une fois après
avoir lu cet article vous vous surprendrez à la fredonner sous la douche, en voiture, au travail...
Ne me remerciez pas, remerciez plutôt Eli Medeiros, la délicieuse interprète de ce tube 80's pas encore classé (à tort) dans la liste des armes de destruction massive (de tympans.)
Bref, je ne suis pas là pour présenter le Hit Machine mais pour vous parler de l'endroit dans lequel nous avons trouvé refuge. Dans l'article qui précède, Florent vous présentait le charmant petit village de Williams (Géolocalisation google: taper trou du cul du monde), moi je me contenterai de vous parler du 17 Richardson.




Premier indice, il y a donc au moins 17 maisons ici.La nôtre, qui se trouve au bout d'une longue rue droite et sans âmes qui vivent, ne ressemble pas vraiment à toutes les autres. En brique, dissimulée derrière un jardin à l'abandon depuis la guerre de Cessession, elle ne paie vraiment pas de mine. Les voisins, des moutons acariâtres,vous y accueilleront d'une "Bêêêêêêêê" à la fois moqueur et curieux. "Ca doit être la grange", lançai-je à Florent la 1er jour. Je ne vous raconte pas la tête que j'ai tiré quand la patronne, Laurel, nous indique "nous y sommes!". Effroi, désespoir puis...lueur d'espoir! C'est peut être mieux à l'intérieur?
Non en fait, c'est pire. On rentre par le salon. Spatieux et tout équipé.

Sérieusement! Il ne manque rien: TV, canapés, table, chaises, 2 frigos, détritus, poubelles, fourmis...           Les papillons de la chansons de Eli Medeiros se sont transformés en mouches grosses comme mon pouce".On poursuit l'état des lieux: la cuisine.
Hum hum. Les plus avertis s'avanouiraient devant la merveille architecturale qui trône au milieu de l'évier: une pyramide de casserolles, assiettes, poêles, verres, couverts.Sérieusement, il faut que je pense à écrire au Guide du Routard pour qu'ils le rajoute sur la liste des incontournables à voir en Australie.
Pour continuer, je vous parlerais bien de la salle de bain mais la décence m'en empêche.
Je vais donc vous parler de la chambre. Enfin, du hall dans lequel on a du dormir pendant 1 semaine, le temps qu'une chambre se libère pour nous. En plein milieu du passage et non isolé de la lumière pour commencer, 2 matelas sur le sol tels des réfugiés yougoslaves, on a quand même eu droit à des draps propres! Grand luxe, on ne se refuse rien   ;)
En déco, un vieux jeu de fléchettes, un vieux canap' et...une cheminée à feu ouvert! Cool! Pleine de détritus....Moins cool! On nettoie en express, après tout
ce n'est que pour une semaine.

Maintenant, on a la plus grande chambre de la maison, chacun notre lit double, meublé...
On a mis 2 heures à la laver mais ça valait le coup! On s'installe, tout contents, et là, on voit que la boss nous a laissé un cadeau: une composition florale!Ou plutôt, des racindes d'arbres qui sortent du plafond! Trop gentil, merci Laurel!


(Xavier)

PS: maman, je te rassure, maintenant on a tout lavé et on ne risque plus nos vies à chaque excursion dans le salon   ;)



vendredi 8 octobre 2010

Williams ou le trou du cul du monde

Je ne sais pas si vous avez déjà vu le film Le Village ? Et bien là j’ai l’impression d’être en plein dedans.
Après une dizaine de jours passés à Perth, on a décidé de trouver un travail pour quelques mois avant de découvrir l’Australie de long en large. On a débarqué lundi 27 septembre à Williams, une « ville » à 2 heures de route au sud de Perth, notre point de chute dans le pays.

On doit être fous mais on s’est vraiment posés dans le trou du cul du monde. 300 habitants, un supermarché à 30 km, un seul pub dans les environs et des habitants pour le moins bizarres. Pour vous dire, même google map n’est pas sûr de la localisation de Williams. Ouais c’est la merde 

Photos à l’appui :

1) Notre adresse pour les trois prochains mois

2) Williams au plus fort de son agitation…



3) LE supermarché du coin… l’autre le vrai est à 30 km !



4) L’endroit branché de la ville

5) Les gens ici s'amusent tellement qu'ils en oublient leurs sous-vêtements dans les lieux publics


L’Australie, c’est les plages, les grandes villes sur la côte… non vous n’y êtes pas la vraie Australie, c’est surtout la campagne, le désert et le calme plat !
Et je peux vous assurer que le passage de Perth à Williams a été pour le moins dépaysant. J’exagère un peu mais c’est comme passer de la civilisation à la préhistoire.
Ici à Williams, il faut demander aux gens de se répéter pour comprendre ce qu’ils marmonnent dans leurs moustaches (oui ici la moustache est à la mode). Les autochtones dégustent des sandwichs bacon œuf à 6 heures du matin, accompagné de saucisses frites à toutes les sauces (fromage, poulet, etc.). Bon appétit bien sûr !

Ah oui, comment je sais tout ça ? Non rien à voir, je ne suis pas devenu anthropologue. C’est juste qu’on travaille désormais au Caltex Roadhouse de Williams, une sorte de snack planté au milieu de nulle part sur la route entre Perth et Albany.

Autant vous dire que pour les prochains mois on ne remplira pas le blog de paysages de rêves mais simplement des petites histoires de Williams. Et je peux vous assurer qu’il y en aura quelques unes de très croustillantes !

(Florent)