dimanche 19 septembre 2010

Macau, city of dreams ?


Mercredi 15 septembre, nous débarquons à Macau pour découvrir ce qui se fait de mieux niveau jeu en Asie. La ville, souvent comparée à sa cousine américaine de Las Vegas, en fait rêver plus d’un.
Du bling-bling, du clinquant et des couleurs. L’argent est une notion primordiale à Macau. Ici, il règne en maître, venant saigner à blanc les sacro-saints principes communistes toujours portés, tant bien que mal, par Pékin.
Parce que oui, comme Hong Kong, Macau est un territoire chinois qui jouit d’un statut particulier. 
C’est d’ailleurs le seul endroit dans le pays où les jeux d’argent sont autorisés. Et je peux vous assurer que les chinois viennent y dépenser des sommes colossales.

Une centaine de casinos peuplent les rues de cette ville lumière. Les salles de jeux sont ouvertes 24h/24 et pendant toute l’année. 
Les établissements se sont même associés pour créer un véritable système de transports : les shuttles. Ces navettes gratuites, au départ de l’aéroport et du ferry, desservent les différents casinos à toute heure du jour et de la nuit.

Chacun de ces temples du jeu est une petite ville à part entière avec, bien sûr, ses salles de jeux, son hôtel et ses galeries marchandes interminables où les plus grandes enseignes ont pignon sur rue. Pour tout vous dire, l’un d’entre eux, le Venitian est parvenu à reconstituer une petite Venise. Le résultat fonctionne, on s’y croirait presque !
Vous l’aurez compris, la richesse s’empile, s’accumule et s’échange, prenant une hauteur vertigineuse qui donne le tournis à n’importe quel profane. Le luxe et la démesure ont trouvé ici une raison de vivre. Au premier coup d’œil, c’est très impressionnant mais à la longue, c’est trop et ça devient même dérangeant.

Macau est un lieu où tout s’achète et tout se vend, même parfois au prix de sa propre dignité. La prostitution, même condamnée par le gouvernement, participe directement à l’économie de la ville. 
Les prostituées sont visibles aux abords des casinos. Sous l’œil bienveillant de leur mac, ces travailleuses un peu spéciales n’hésitent pas à distribuer leurs cartes de visites comme de vraies femmes d’affaires. 
Et pour peu que le client potentiel porte un costume griffé, elles sont prêtes à tout pour qu’il accepte de les emmener à l’intérieur ou plus loin encore…
D’autres sont déjà passées à l’étape suivante. Il est courant de voir des call girl accompagner leurs clients, le plus souvent aisés, autour des tables de jeu et dans les clubs branchés.

Mais quant on s’éloigne un peu de cette agitation, le contraste avec le vieux Macau est surprenant. Tradition et modernité cohabitent ici pour le meilleur et surtout pour le pire. 

Macau reste tout de même une ville multiculturelle. Ancienne colonie portugaise, elle garde une empreinte de son passé colonial avec des rues étroites et pavées, des commerces sortis d’une autre époque et des lieux de culte. C’est le Macau authentique que les portugais ont colonisé et façonné il y a quelques siècles. Rien à voir avec la cité des rêves que les tours operators promettent aux touristes. Macau n’est pas une cité du rêve. Elle vend du rêve c’est certain, mais il s’agit davantage d’une cité de la démesure où les frustrations capitalistes chinoises refoulées viennent se défouler et dépenser leurs économies jusqu’au moindre centime.

(Florent)





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